12 jours d’action contre les violences faites aux femmes

Ce qu’il faut dénoncer : la faim, une violence méconnue envers les femmes

Du 25 novembre au 6 décembre, le Comité québécois femmes et développement (CQFD) de l’AQOCI lance une campagne de sensibilisation sur les médias sociaux pour les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes.

Pour l’édition 2023, notre campagne Ce qu’il faut dénoncer porte sur la faim et l’insécurité alimentaire, un fléau qui est malheureusement féminisé. En effet, dans près de deux tiers des pays du monde, les femmes sont plus exposées que les hommes à l’insécurité alimentaire, alors que leur rôle est primordial dans l’agriculture vivrière.

Joignez-vous à nous pour dénoncer les violences subies par les femmes et les filles en partageant nos vignettes sur les médias sociaux!   

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#12JoursDaction #CQFD

La campagne des 12 jours d’action commence le 25 novembre, à la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Elle se poursuit le 29 novembre avec la Journée internationale pour la protection des militantes des droits humains et se conclut le 6 décembre avec la Journée nationale de commémoration de l’assassinat de 14 étudiantes à l’École Polytechnique de Montréal. Elle est soutenue par le mouvement féministe québécois et se déroule en parallèle à la campagne annuelle internationale des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles.

Les femmes sont les plus insécurisées en alimentation, alors qu’elles jouent un rôle primordial dans la sécurité alimentaire, notamment à travers la production. En effet, les femmes produisent 60 à 80 % de l’alimentation des ménages dans les pays et territoires du Sud global.  Malgré ce rôle crucial, les femmes représentent 70 % des personnes sous-alimentées dans le monde. Pour les femmes et filles enceintes et allaitantes, une alimentation et une nutrition inappropriées posent des risques d’anémie – l’une des principales causes de décès à l’accouchement.

Les femmes et les filles sont les plus vulnérables face à la sous-nutrition, car elles sont souvent privées des droits humains fondamentaux, tels que le droit à la propriété foncière, l’accès à un travail décent, à l’éducation ou l’accès aux services de santé. Si les femmes, les filles et les jeunes avaient le même accès aux ressources productives que les hommes, les rendements des exploitations agricoles des femmes augmenteraient de manière importante et l’insécurité alimentaire serait considérablement réduite.

Sources : Action contre la Faim appelle à l’action pour assurer la protection des droits des femmes dans le monde, 7juillet 2023

GOLAY, Christophe. Deux approches pour lutter contre la faim et la discrimination contre les femmes : le droit à l’alimentation et la souveraineté alimentaire In : Du grain à moudre : Genre, développement rural et alimentation, Genève : Graduate Institute Publications, 2011

 

À l’échelle mondiale, ce sont les femmes et les filles qui préparent la plupart des repas et qui produisent une grande partie des aliments. Dans le monde, près d’un tiers des femmes employées travaillent dans l’agriculture, et cette proportion ne prend pas en considération celles qui sont à leur compte et les travailleuses familiales non rémunérées. Pourtant, seulement 13% des femmes possèdent des terres. Dans certaines régions du monde, en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne par exemple, plus de 60 % de l’ensemble des femmes actives travaillent dans l’agriculture, confinées à des emplois informels et mal rémunérés, avec peu, voire aucune protection sociale. Du fait qu’elles ne peuvent pas accéder aux terres, aux crédits, aux technologies et aux marchés sur une base égalitaire, de nombreuses femmes restent en marge de l’agriculture vivrière. Dans les contextes difficiles, du fait de la discrimination basée sur le genre, les femmes et les filles sont souvent les premières à manger moins, alors même qu’elles travaillent plus dur pour s’assurer que leur foyer dispose de suffisamment de nourriture.

Source : ONU Femmes, ODD 2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable

 

Les changements climatiques et les guerres accentuent les crises alimentaires qui ont un impact direct sur les violences faites aux femmes. Partout dans le monde, lorsque la nourriture et l’eau sont rares, les tensions au sein des couples augmentent. Les femmes et les filles doivent aussi parcourir de plus longues distances pour trouver de quoi manger. C’est une surcharge de travail et ça accroît leurs risques d’être agressées. Parfois, dans le désespoir, elles sont aussi contraintes d’échanger des rapports sexuels contre de la nourriture.

Source : Care, Pourquoi la faim impacte plus les femmes ? Les femmes souffrent plus de la faim à cause de normes sociales sexistes

 

Lors des crises alimentaires, on observe une augmentation des mariages précoces et forcés. Les conséquences néfastes sont nombreuses : les filles mariées avant l’âge de 15 ans sont plus susceptibles de subir des violences physiques ou sexuelles que les autres femmes mariées. Ces mariages précoces entraînent également la déscolarisation des filles et le risque de grossesses précoces.

Source : CARE,  Pourquoi la faim impacte plus les femmes en 2 points ? , 22-12-2022

 

La lutte pour la souveraineté alimentaire est une lutte féministe, menée notamment par la Via Campesina et la Marche mondiale des femmes, et fait partie intégrante de la lutte pour le démantèlement des violences subies par les femmes, parce qu’elle implique de nouvelles relations sociales, sans oppression et inégalités entres les hommes et les femmes. Elle vise notamment une rémunération juste pour les femmes qui travaillent dans l’agriculture, dans les usines et au foyer ; des droits égalitaires pour les femmes concernant l’accès à la terre, aux semences, à l’eau et aux marchés; et le partage des tâches de soins entre les femmes, les hommes et l’État.

Source : AQOCI, Fiche 5 – Les femmes et la souveraineté alimentaire, octobre 2023

 

Afin d’augmenter leur résilience face aux aléas climatiques et d’atténuer les effets néfastes de l’agriculture conventionnelle polluante, de nombreuses femmes agricultrices se tournent vers l’agroécologie, qui combine savoirs traditionnels et science écologique. Cette démarche concilie développement agricole, protection environnementale et biodiversité et cherche à assurer la souveraineté alimentaire et la génération de revenus. L’agroécologie s’intéresse à la vie des sols, cherche à entretenir leur fertilité, à renouveler la biomasse, à minimiser les pertes en énergie solaire, en air et en eau, à diversifier les cultures et à valoriser les interactions biologiques pour accroître la production et réduire les ravageurs.

Source : CQFD de l’AQOCI, Fiche technique – Femmes et changements climatiques, 22 avril 2016.